marc-angers-motCheveux roux bouclés, parfois mal rasé, veste en cuir décontractée, bonnet noir, écharpe, t-shirt, jeans et de multiples bracelets – ce jeune homme a tout ce qu’il faut pour passer pour un vrai Irlandais d’origine avec une tendance pour le rock. On pourrait très bien l’imaginer sillonnant les rues de Dublin avec son violon. Mais Marc Angers est bel et bien un Canadien qui vit au Québec, la seule province francophone du Canada. Il est originaire de Boucherville, banlieue de la grande ville de Montréal.

Plutôt réservé et timide dans sa vie de tous les jours, Marc explose littéralement lorsqu’il est sur une scène. À chaque prestation qu’il offre, il monte sur les planches en se disant qu’il lui faut performer comme s’il s’agissait du dernier spectacle de sa vie. Cela peut sembler cliché, mais Marc n’a pas peur de le dire : la musique est sa vie. Le violon, son instrument de prédilection, devient le prolongement de son corps quand il en joue, comme une extension de son bras. Marc Angers, qui a étudié le journalisme et travaillé pour un journal pendant deux ans, est un musicien à part entière. Il a cette urgence de chanter, de créer des mélodies, d’écrire ses humeurs, de casser la baraque avec son violon et ses solos accrocheurs. Il veut envoûter ses auditeurs avec ses fantasmes poétiques de rêves de liberté et de quête d’amour, ainsi que ses désirs d’en connaître plus sur la vie. Bien que souffrant de trac (comme la plupart des grands artistes) Marc emmène son auditoire dans un voyage musical captivant appuyé par des mélodies influencées par la période classique. Il fallait s’y attendre, il a grandi avec ce type de musique. «J’ai commencé à pratiquer le violon à l’âge de quatre ans. Mes parents se sont vite rendu compte que j’avais l’oreille musicale et que j’aimais beaucoup cet instrument. Et puisque le violon est l’un des seuls instruments qu’un enfant en bas âge puisse pratiquer, en raison des différentes tailles offertes, mes parents m’ont acheté mon premier violon! “Alors que la plupart des enfants abandonnent au premier son écorché ou à la première gamme difficile, Marc a su persévérer afin d’être capable de maîtriser l’un des instruments les plus compliqués à jouer. «Au début, ça prend énormément de patience. C’est long et fastidieux!” Même si Marc, comme beaucoup d’enfants de son âge, était un bon joueur de hockey et de soccer, le violon est toujours resté à ses yeux son premier amour. «À un certain moment, j’ai dû cesser de faire certains sports car je ne voulais pas risquer de me briser une main ou un doigt. La musique était de plus en plus présente et importante dans ma vie”. En pratiquant de plus en plus son instrument, Marc a rapidement été fasciné par les oeuvres des périodes baroque et romantique. Il est d’ailleurs possible d’en remarquer les influences dans plusieurs de ses chansons. «Je suis convaincu que la meilleure façon d’apprendre un instrument est de le faire par la méthode classique. Dès l’âge de quatre ans et jusqu’à dix-huit ans, mon répertoire musical ne contenait pratiquement que de la musique classique: Johann Sebastian Bach, Felix Mendelssohn Bartholdy, Antonio Vivaldi, Fritz Kreisler … A dix-huit ans, j’ai découvert le violoniste canadien provocateur Ashley MacIsaac qui s’amusait, au grand étonnement des puristes, à mélanger les styles folk, classique, rock et hip-hop. “Ça m’a tellement impressionné que je suis immédiatement allé m’acheter un violon électrique et j’ai commencé à jouer du rock moderne.”

Cela n’a toutefois pas empêché Marc de retourner à l’université, cette fois-ci pour obtenir un diplôme en musique. Cours de composition, cours d’arrangements musicaux et ateliers de solfège et dictée, Marc avait pour maître le célèbre professeur Claude Richard et a obtenu un diplôme en interprétation du violon. Parallèlement à ses études, il a créé son propre style musical en mélangeant musique classique traditionnelle avec des éléments folk écossais-irlandais ainsi que des sons rock moderne. Il admire particulièrement les groupes rock britanniques tels que Coldplay, Muse, U2 : trois groupes qui s’inspirent aussi de l’époque romantique. Marc détecte rapidement les fondements classiques dans ces formations. Il va de soi qu’il emploie sensiblement les mêmes techniques pour sa musique à lui. Le mélange de mélodies vocales et instrumentales, de sons colorés, combinés avec l’aspect plus logique de la construction de ses solos, montrent bien qu’il a appris son métier en tant qu’étudiant en musique classique. La recette de base qu’il utilise pour créer sa musique est la combinaison d’un rock déchaîné, d’un folklore irlandais et écossais très animé, ainsi que de l’aspect mélancolique d’une chanson. Le résultat final invite certains auditeurs à rêver, d’autres à danser, et tous pourront admirer les performances de ce talent exceptionnel. Et ce n’est pas tout: contrairement à certains de ses pairs Marc a aussi une grande voix. Sa voix puissante et touchante pourra être entendue sur son prochain album qui sortira à l’automne 2013.

Retournons maintenant à la chronologie des événements. À l’âge de 18 ans, Marc découvre la musique pop. Comme beaucoup d’adolescents, il rêve de devenir une star du rock. Il veut chanter, mais est trop timide pour le faire. Il ose cependant auditionner pour participer à l’émission de télé-réalité la plus populaire au Québec : “Star Académie”. Marc est donc confronté à son trac. Il apprend très vite à le gérer, si bien qu’il se rend même jusqu’à la finale. Même s’il est supporté par de nombreux collègues bien établis dans le milieu, il ne gagne pas – heureusement. Tout comme dans d’autres pays, s’il avait gagné, il n’aurait peut-être pas eu la chance de choisir le type de musique qu’il aurait voulu faire. Après ce concours, il a été approché pour faire partie de la distribution de la comédie musicale «Un violon sur le toit” ainsi que la pièce de théâtre “La Chasse-galerie». Il est très heureux de cette expérience qui lui a permis d’ajouter de nouvelles facettes à son talent. En 2008, Marc produit et lance son premier album, “L’Enfant Roi” (entièrement en français). La réponse est plutôt positive tant au Québec qu’en France, mais sans plus. Fort de son expérience, Marc a pris son temps durant les dernières années pour bien développer le son qui lui permettra de s’attaquer au marché international. Le lancement aura lieu cette année (2013).

En 2011, Marc a eu un avant-goût des concerts dans de grands amphithéâtres, loin de son public francophone. Grâce à l’initiative d’un promoteur de concerts allemand, Marc a été invité à assurer la première partie lors de deux concerts du groupe rock légendaire Deep Purple. “C’était un comme un rêve éveillé, d’immenses salles, des publics très reconnaissants. Les gens croyaient peut-être que mon band et moi faisions partie de Deep Purple, car ces derniers n’ont normalement pas de premières parties lors de leurs concerts. La réaction a été incroyable, même si je ne parle pas un mot d’allemand. Ils dansaient, ils ont applaudi – c’était tout simplement fantastique “.

Ayant pris goût à cet accueil et à cette incroyable expérience, Marc et son producteur Peter Ranallo sont actuellement en studio pour travailler sur de nouvelles chansons, cette fois-ci en visant le marché international. En collaboration avec Ranallo (aussi issu de l’école classique), ils ont analysé chacune des chansons et repensé les différentes structures ainsi que les solos de violon pour créer le véritable paysage musical de Marc. Le résultat est donc un croisement entre ses influences musicales françaises et un son rock à l’état pur : une combinaison à la fois classique et dansante, comme si le Baroque rencontrait la musique moderne, que le folk devenait pop. La chanson bilingue “All We Are” a un refrain très accrocheur et a certainement les qualités d’une vraie bonne chanson pop. Elle est suivie par l’adaptation de la pièce du groupe East of Eden “Jig A Jig” (1976). Dans cet extrait, Marc et son violon brillent littéralement de virtuosité.  “For Her” prouve à quel point la voix de cet artiste est versatile. Avec son falsetto impressionnant, il nous touche en plein coeur à chaque refrain. Les sons de piano, le rythme entraînant de la batterie et le thème joué par le violon au début de “Joyride” nous emmènent dans un univers mystérieux, donnant l’impression d’être sur des montagnes russes. D’un autre côté, “Part Of Me” est ce genre de ballade rock puissante, un hymne à l’amour, qui fera sans doute allumer tous les briquets et cellulaires de l’auditoire.

Que faut-il retenir de tout ça? Que le violoniste aux cheveux de feu ait fait un pacte avec le diable et qu’il embrasse maintenant  le monde du rock? Précisément! Marc Angers est définitivement un nom à retenir pour ceux qui s’intéressent à la musique rock.

 

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